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video navire pour
telemaque
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Je n'ai pas la
nostalgie de l'arpenteur d'épaves, ni l'obligation d'imiter
l'archéologue, pour provoquer des réminescences chez le
comptemplateur. Je fais simplement appel à mes sources
méditerranéennes pour créer des objets qui se révèlent à
Enfouis, puis mis à jour, ils ne sortent
pas de l'eau.
Ils naissent du feu et de la terre.
Du ventre sûrement.
Depuis
plusieurs années je façonne des contenants simples, je
les habille de bois, de métal, de papier parfois. Mon
imaginaire les nourrit
La fontaine est un contenant elle aussi.
En la découvrant, j'ai reconnu les
navires de mon enfance, si imposants que je n'imaginais même
pas monter à bord. Je restais toujours sur le quai, des voyages
plein la tête. La Fontaine devenue vaisseau je pouvai lui
offrir un équipage qui serait juste évoqué par le prolongement
totémique de la rame. Chacune d'elle porte son signe, sa
marque, son tatouage et devient l'ultime trace de ces rameurs
inconnus. style="color:#fdc17f"
Ai-je
vraiment prolongé le regard de Fénelon en déposant à ses pieds
ce soleil éclaté?-Télémaque, fils d'Ulysse, en quête du père-
ou bien ai-je rendu leur juste place à ces hommes de peine?
Ce qui
me console c'est de croire que tous ces bras invisibles sont
prêts à s'armer de concert, pour cadencer de leurs efforts une
ronde enfin fraternelle.
Christine Fabre
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