En la découvrant, j'ai reconnu les navires de mon enfance, si imposants que je n'imaginais même pas monter à bord. Je restais toujours sur le quai, des voyages plein la tête. La Fontaine devenue vaisseau je pouvai lui offrir un équipage qui serait juste évoqué par le prolongement totémique de la rame. Chacune d'elle porte son signe, sa marque, son tatouage et devient l'ultime trace de ces rameurs inconnus.
Ai-je vraiment prolongé le regard de Fénelon en déposant à ses pieds ce soleil éclaté?-Télémaque, fils d'Ulysse, en quête du père- ou bien ai-je rendu leur juste place à ces hommes de peine?
Ce qui me console c'est de croire que tous ces bras invisibles sont prêts à s'armer de concert, pour cadencer de leurs efforts une ronde enfin fraternelle.
Christine Fabre
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